Nouvelles découvertes du HMS Erebus

Lieu historique national des Épaves-du-HMS Erebus-et-du-HMS Terror

Transcription

En 2019, l’équipe d’archéologie subaquatique de Parcs Canada est retournée à la baie Wilmot and Crampton, au Nunavut, pour poursuivre les recherches sur l’épave du HMS Erebus, l’un des deux navires perdus de l’expédition Sir John Franklin de 1845. Dans le cadre de l’une des fouilles archéologiques subaquatiques les plus vastes et les plus complexes de l’histoire du Canada, Parcs Canada et les Inuits travaillent ensemble pour explorer les épaves du HMS Erebus et du HMS Terror.

Les travaux de recherche entrepris par le gouvernement du Canada sur ces épaves sont le fruit d’une collaboration avec le Inuit Heritage Trust et sont fondés sur les conseils du Comité consultatif provisoire de l’expédition de Franklin. L’objectif est de documenter et protéger les épaves du lieu historique national du HMS Erebus et du HMS Terror pour aider à percer les mystères de l’expédition de Franklin.

Avant les travaux archéologiques, le navire de recherche de Parcs Canada David Thompson a rejoint le brise-glace Sir Wilfrid Laurier de la Garde côtière canadienne. Cela a permis au David Thompson d’être ravitaillé en carburant après son voyage de 5 000 milles marins dans l’Arctique.

L’équipement de prospection et une paire d’ancres d’amarrage de 3 tonnes fournies par la Garde côtière canadienne ont été transférés à la barge de soutien à la plongée « Qiniqtiryuaq » — ce qui signifie « à la recherche d’une chose ou d’une personne qui a été perdue ». Avec la barge installée et solidement amarrée au-dessus de l’épave du HMS Erebus, l’opération de plongée a pu commencer pour de bon.

Au cours d’une période de trois semaines, l’équipe d’archéologie subaquatique de Parcs Canada a effectué 93 plongées et a passé environ 110 heures sous l’eau.

Marc-André Bernier : « Alors, ce que nous avons ici, ce que nous aimerions faire aujourd’hui, c’est de présenter le travail d’archéologie subaquatique que nous faisons présentement sur les épaves.»

Cette année, les fouilles se sont concentrées sur deux zones le long du côté bâbord du pont inférieur – une cabine d’officier pour le troisième lieutenant et les réserves de l’ordonnance du capitaine. À l’intérieur de ces deux zones adjacentes, on a trouvé des tiroirs fermés dans des meubles de même que des armoires, dans lesquels on a découvert de nombreux artefacts entreposés. Tous les nouveaux artefacts découverts du HMS Erebus et du HMS Terror appartiennent conjointement au gouvernement du Canada et aux Inuits.

L’équipe d’archéologie subaquatique de Parcs Canada utilise des truelles, des pompes hydrauliques, et, parfois, un petit balai pour enlever soigneusement les sédiments autour des artefacts enfouis, pour qu’ils soient cartographiés, photographiés et récupérés.

Les artefacts des réserves de l’ordonnance du capitaine comprenaient une abondance de vaisselle en céramique et de contenants à boisson, entre autres, des articles plus personnels comme des vêtements, une brosse à dents avec des poils intacts et les restes d’un accordéon.

La position et la profondeur précises de chaque artefact sont consignées avant qu’il soit retiré, emballé et ramené à la surface pour la première fois en plus de 170 ans.

Les matières organiques délicates comme la cire à cacheter et les textiles sont bien préservées dans les eaux froides et sombres de l’Arctique, qui sont recouvertes de glace de mer pendant une bonne partie de l’année.

À la fin de la saison des fouilles, la barge est libérée de ses amarres et remorquée jusqu’à la communauté de Gjoa Haven, où elle passera un long hiver jusqu’aux opérations de l’an prochain.

Plus de 350 artefacts ont été récupérés pendant la saison de fouilles de 2019, y compris cette magnifique épaulette d’un uniforme de cérémonie du lieutenant. Ces artéfacts font actuellement l’objet d’une analyse préliminaire. C’est un processus qui comprend l’identification des caractéristiques physiques de chaque objet, des illustrations à l’échelle, des radiographies et des photographies en studio. Une fois l’analyse terminée, les artéfacts seront envoyés au laboratoire de conservation pour être traités et stabilisés.

Les fouilles systématiques du HMS Erebus viennent tout juste de commencer en collaboration avec le Inuit Heritage Trust en tant que copropriétaires des artefacts. L’équipe d’archéologie subaquatique de Parcs Canada est ravie de retourner au lieu historique national des Épaves-du-HMS Erebus-et-du-HMS Terror afin d’étendre l’exploration de ces épaves à de nouvelles zones. On espère ainsi mieux comprendre la vie de l’équipage à bord du navire, tout en découvrant, espérons-le, d’autres indices sur ce qui s’est passé dans les derniers jours de l’expédition de Franklin.

Parcs Canada reconnaît le rôle inestimable des Inuits, du gouvernement du Nunavut et de tous les partenaires dans la découverte des épaves de Franklin. Surtout, les découvertes n’auraient pas été possibles sans le soutien, les indications, les conseils et les connaissances si généreusement partagés par les Inuits.

Le lieu historique national des Épaves-du-HMS Erebus-et-du-HMS Terror est protégé par une zone réglementée et un ordre d’activité sur la recommandation du Comité consultatif provisoire de l’expédition de Franklin. L’entrée sur le site sans permis constitue une infraction à la Loi sur les parcs nationaux du Canada et est passible d’une amende maximale de 500 000 $. Les sites des épaves sont surveillés activement et à distance par le gouvernement du Canada, en partenariat avec les gardiens inuits. Ces restrictions n’ont pas d’incidence sur le droit d’accès des Inuits du Nunavut à la récolte prévu dans l’Accord sur le Nunavut.


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