Une bonne baignade en forêt avec Parcs Canada

Le shinrin-yoku, ou « bain de forêt », est une pratique japonaise qui consiste à s’imprégner de l’atmosphère de la forêt, lentement et en pleine conscience, au moyen de tous les sens.

Les scientifiques ont découvert que les bains de forêt peuvent réduire les niveaux d’hormones de stress dans le corps. Certaines études suggèrent également que les phytoncides, des substances chimiques naturelles libérées par les arbres, peuvent renforcer le système immunitaire. Plus généralement, les chercheurs ont constaté que le fait d’être dans la nature peut améliorer l’humeur, la capacité d’attention et les aptitudes de résolution de problèmes.

Voici cinq randonnées qui vous permettront de découvrir différents types de forêts – et d’en apprendre un peu plus, au passage, sur la conservation des forêts.


1. Sentier Hemlocks and Hardwoods, parc national et lieu historique national Kejimkujik, Nouvelle-Écosse

Un homme promène son chien sur un chemin de terre dans la forêt.
Sentier Hemlocks and Hardwoods, parc national et lieu historique national Kejimkujik

Prêt pour la lenteur? Promenez-vous parmi les pruches tricentenaires et savourez la vie au ralenti.

« Une présence stable et constante dans la forêt acadienne », voilà comment Donna Crossland, de Parcs Canada, décrit la pruche du Canada. Un arbre grand et majestueux dont les racines préhensiles s’accrochent aux rochers, la pruche du Canada est le point d’ancrage de tout cet écosystème.

Les forêts de pruches du Canada de Kejimkujik sont gravement menacées par le puceron lanigère de la pruche, un insecte envahissant qui ressemble à un puceron. Les autorités du parc s’efforcent d’en empêcher la propagation, notamment par des mesures phytosanitaires (la taille des branches pour réduire au minimum tout contact avec les personnes, les animaux domestiques et les véhicules) et l’interdiction du bois de feu importé. Ils collaborent aussi avec des partenaires, dont les Mi’kmaq de Nouvelle-Écosse, pour protéger et restaurer cet habitat vital.

Parcourir le sentier Hemlock and Hardwoods du parc national Kejimkujik, qui forme une boucle de 5 kilomètres, c’est vivre un voyage mémorable parmi certains des plus vieux arbres de la Nouvelle-Écosse.

Le saviez-vous? Les arbres produisent de l’oxygène, purifient l’air, rafraîchissent l’air des villes, capturent et stockent le carbone, soutiennent les écosystèmes et déploient de merveilleuses architectures qui servent d’inspiration aux ingénieurs de structures. Les forêts saines nous gardent en bonne santé – et nous inspirent!

2. Sentier de Steve, parc national du Gros-Morne, Terre-Neuve-et-Labrador

Vue d’une plage qui longe l’océan, bordée d’arbres bas et rabougris à l’avant-plan.
Tuckamore le long du sentier de Steve, au parc national du Gros-Morne.

Se promener dans le parc national du Gros-Morne, c’est faire l’expérience du « tuckamore ».

À moins d’avoir vécu à Terre-Neuve-et-Labrador, peu de gens connaissent ce terme qui désigne ces arbres rabougris (principalement des épinettes et des sapins) qui poussent le long de la côte et dans les zones alpines. Le gel et le vent façonnent les branches exposées de ces arbres, leur donnant cette forme particulière qui semble balayée par le vent.

Au parc national du Gros-Morne, le sentier de Steve vous fera traverser une forêt de tels arbres jusqu’à l’embouchure du ruisseau Western, qui donne sur une prairie au bord de la mer. Respirez le parfum résineux des conifères, écoutez le déferlement des vagues sur la plage et admirez les vues imprenables sur le littoral nord du parc. Et laissez-vous émouvoir par le spectacle des tuckamores, les courageux petits gobelins du monde des arbres, qui se replient sous l’effet du vent, du froid et du temps.

Le saviez-vous? S’inspirant de Parks Victoria, en Australie, le parc national du Gros-Morne a lancé une initiative intitulée « Parcs en santé, gens en santé ». Découvrez les 25 choses que vous pouvez faire à Gros-Morne pour améliorer votre santé.

3. Sentier La Taïga, parc national Forillon, Québec

La taïga
Forêt boréale dénudée (taïga) au parc national Forillon.

Ce sentier facile qui forme une courte boucle vous fera découvrir un type de forêt des plus inusités. Le sentier La Taïga vous guide le long de la flèche de sable de Penouille, qui abrite une forêt boréale dénudée, aussi appelée « taïga ».

La présence d’une taïga à une si faible altitude ou niveau d’élévation est très rare. Selon Daniel Sigouin, chef de l’équipe d’écologues du parc Forillon : « En suivant ce sentier, on a l’impression d’être dans le Grand Nord... mais on entend aussi les vagues ».

La taïga s’est enracinée ici en raison des conditions rigoureuses et du sol sablonneux. Cette forêt se compose principalement de conifères de petite taille (sapin baumier, épinette noire et épinette blanche). Le lichen, qui n’a pas de racine, s’épanouit sur ce sol aride et forme un magnifique tapis entre les arbres.

Offrez-vous une escapade d’une fin de semaine. Explorez les meilleurs endroits pour prendre un bain de forêt et trouver la paix parmi les arbres dans la nature du parc national Forillon.

Le saviez-vous? Tenir un journal d’observation de la nature – c’est-à-dire noter et dessiner ce que l’on voit en forêt – voilà un bon moyen de saisir la nature dans toute la richesse de ses détails. C’est aussi un bon moyen de prendre l’habitude d’observer la nature, si essentielle pour en développer une meilleure appréciation.

4. Le Pré à chênes de Garry éducatif, lieux historiques nationaux Fort Rodd Hill et Phare-de-Fisgard, Colombie-Britannique

Garçon en train de jouer, la forêt et le pré en arrière-plan
Un garçon saute de souche en souche dans le Pré à chênes de Garry éducatif, un habitat restauré qui s’étend sur un acre de ce qui était auparavant de la pelouse.

L’abondance... C’est le mot qui vient à l’esprit lorsqu’on se promène dans cette mosaïque d’arbres, de prés et de fleurs sauvages.

Cet écosystème de chênes de Garry abrite un plus grand nombre d’espèces végétales que tout autre écosystème terrestre de la côte de la Colombie-Britannique. Les Premières Nations salish de la côte dépendaient traditionnellement de l’habitat des écosystèmes de chênes de Garry comme source de nourriture et de matériaux pour la fabrication d’outils.

La faune en dépend également, et on y retrouve 43 espèces inscrites en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada.

Malheureusement, ces écosystèmes ont été réduits à cinq pour cent de leur étendue d’origine à l’échelle du pays.

Pour sensibiliser le public à l’importance de cet habitat, Parcs Canada a créé le Pré à chênes de Garry éducatif dans les lieux historiques nationaux du Fort Rodd Hill et du Phare-de-Fisgard. Venez vous promener dans cet endroit unique et ouvrez-vous à une oasis de calme paisible

Le saviez-vous? Selon une récente étude scientifique, les espaces naturels sont susceptibles d’élargir notre notion du temps. Dans un article intitulé « Time grows on trees » (Le temps pousse dans les arbres), les psychologues Mariya Davydenko et Johanna Peetz de l’Université Carleton d’Ottawa ont constaté que les participants à leur étude avaient tendance à surestimer le temps qu’avait duré une promenade dans la nature. En revanche, les participants estimaient avec précision la durée d’une marche de même longueur en milieu urbain.

« En somme », écrivent les chercheuses, « notre étude suggère que l’exposition à la nature peut ralentir la perception du temps ».

5. Sentier Point de vue du pic Paget, parc national Yoho, Colombie-Britannique

Un homme examine un semis de pin, les montagnes s’élevant en arrière-plan.
Les participants à la randonnée guidée « Point de vue du pic Paget » profitent de la vue et en apprennent davantage sur le pin à écorce blanche.

Haut perché sur le versant d’une montagne, un pin à écorce blanche résiste depuis de nombreuses années aux vents violents, à la neige et au froid.

Cet arbre charismatique et longévif – une véritable sculpture sur le thème de la robustesse – est un élément vital de l’écosystème de montagne. Ses graines constituent une nourriture à haute teneur énergétique pour les oiseaux, les écureuils et les ours. Il stabilise les flancs de montagne et retient le couvert de neige, ce qui rend cette eau disponible pour les autres plantes.

Malheureusement, le pin à écorce blanche (ainsi que son cousin le pin flexible) est en déclin dans tous les parcs montagneux. Ces deux espèces de pin font face à un certain nombre de menaces, dont une maladie fongique appelée rouille vésiculeuse, des infestations de dendroctone du pin ponderosa, des efforts sans précédent de suppression des incendies, ainsi que des stress, notamment causés par la sécheresse, qui sont aggravés par les changements climatiques.

Cette randonnée guidée, jusqu’au Point de vue du pic Paget offre non seulement une expérience de « bain de forêt », mais aussi de « bain de ciel ». Elle vous fera traverser de superbes panoramas de montagne ainsi que des peuplements de pins à écorce blanche et de pins flexibles. En chemin, vous pourrez aussi participer à des recherches qui contribuent à protéger les pins, et en apprendre davantage sur de nombreuses autres espèces sauvages et les liens surprenants qu’elles ont entre elles, allant des grizzlis aux champignons.

Le saviez-vous? Les cônes du pin à écorce blanche ont besoin d’aide pour s’ouvrir et libérer leurs graines. C’est le cassenoix d’Amérique qui leur procure cette aide. Il se sert de son bec pointu et acéré pour extirper les graines des cônes. L’oiseau en mange quelques-unes et enfouit les autres dans le sol dans l’intention de les manger plus tard. Les graines qu’il oublie dans le sol germent et deviennent de nouveaux arbres.

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